« Vu de l’extérieur, le graff c’est ... Au pire un moyen d’expression. Un art sauvage, impossible - pour l’heure - à formater. Un acte généreux. Des milliards d’œuvres perdues à jamais. Un espace où le beau ne règne pas. Un cauchemar de journalistes, puisque la critique y est exercée par des artistes. Une langue étrangère. Un moyen de faire vieillir, de démoder les murs. Un mur blanc qui va se prendre une baffe. Comme un cadeau : c’est l’intention qui compte. Des artistes qui ne cherchent pas forcément à se faire comprendre. Tout bêtement : des mots qui ressemblent à des dessins. Un art gratuit qui peut coûter très cher. » Grégory Protche extrait de la postface de Wild War Hippopotame de Thèbes , Paris, 2003 http://www.wild-war.com
Il va s’agir ici de déterminer comment le graffiti, et de manière plus vaste les pratiques graphiques en milieu urbain, interrogent nos relations à l’environnement physique, social & économique de la cité. En quoi, on peut dire que ces formes, de par leur nomadisme (qui reste à préciser), actualisent nos conceptions de la ville, de l’œuvre / oeuvrage / ouvrage et leurs représentations. Poser les enjeux de l’art au corps à corps avec notre réalité quotidienne, pour comprendre comment la ville devient, du lieu de transit des êtres, le véhicule de transport des altérités.