La planète Terre connaît une période d’intenses transformations technico-scientifiques en contrepartie desquelles se trouvent engendrés des phénomènes de déséquilibres écologiques menaçant, à terme, s’il n’y est porté remède l’implantation de la vie sur sa surface. Parallèlement à ces boulversements, les modes de vie humains, individuels et collectifs, évoluent dans le sens d’une progressive détérioration. Les réseaux de parenté tendent à être réduits au minimum, la vie domestique est gangrenée par la consommation mass-médiatique, la vie conjugale et familiale se trouve fréquemment "ossifiée" par une sorte de standardisation de comportement, les relations de voisinage réduites à leur plus pauvre expression... C’est le rapport de la subjectivité avec son extériorité - qu’elle soit sociale, animale, végétale, cosmique - qui se trouve ainsi compromis dans une sorte de mouvement général d’implosion et d’infantilisation régressive. L’altérité tend à perdre toute aspérité. /.../ Les formations politiques et les instances exécutives paraissent totalement incapables d’appréhender cette problématique dans l’ensemble de ses implications. Bien qu’ayant récemment amorcé une prise de conscience partielle des dangers les plus voyants qui menacent l’environnement naturel de nos sociétés, elles se contentent généralement d’aborder le domaine des nuisances industrielles et, cela, uniquement dans une perspective technocratique, alors que, seule, l’articulation éthico-politique - que je nomme écosophie en italique - entre les trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux et celui de la subjectivité humaine, serait suceptible d’éclairer convenablement ces questions.
Les premières phrases de l’essai de Félix GUATTARI, publié en 1989, me semblent particulièrement d’actualité. Ce texte constitue une introduction nécessaire à nos recherches.
Comment peut-on se saisir de ces questions aujourd’hui en 2005 ? Quelles avancées ont été faites dans le sens négatif ou positif depuis 1989 ?